Interdire partiellement les cyclistes sur le Boulevard Anspach ?
18 juillet 2025 · Groupe local Avello/Fietsersbond 1000bruxsel
Une mauvaise idée, comme le montre également une enquête menée auprès des cyclistes locaux. Les partis politiques au pouvoir à la Ville de Bruxelles ont clairement indiqué, dans l’accord de majorité conclu fin 2024, qu’ils souhaitaient encadrer l’utilisation de la zone piétonne du Boulevard Anspach par les vélos, les trottinettes et autres deux-roues. Autrement dit, interdire les vélos à des horaires précis.
Communiqué de presse du groupe local Avello/Fietsersbond 1000bruxsel
Interdire les vélos n’est pas une solution, selon le groupe local Avello/Fietsersbond 1000bruxsel, diverses organisations de la société civile locale et les citoyens. Les cyclistes locaux campent aujourd’hui sur leurs positions. Ils se sentent confortés dans cette démarche par les résultats d’une enquête menée auprès des Bruxellois qui empruntent le Boulevard Anspach à vélo. C’est pourquoi ils privilégient à nouveau le dialogue avec les décideurs politiques.
La zone piétonne comme itinéraire et destination cyclable
Le groupe local Avello/Fietsersbond a lancé une enquête, à laquelle presque 200 Bruxellois ont déjà répondu. Fait frappant : la moitié des cyclistes francophones et un tiers des cyclistes néerlandophones ne sont pas encore au courant des projets de la Ville de Bruxelles.
L’enquête montre clairement que l’avenue Anspach est l’itinéraire le plus sûr et le plus direct pour traverser le Pentagone à vélo. Une grande partie du trafic cycliste de transit évite l’axe alternatif proposé entre la rue Van Artevelde et la rue de la Vièrge Noire. Faire du vélo entre les voitures, les bus, le trafic de chantier et les livraisons est tout sauf agréable, sans parler du sentiment de sécurité.
Il est intéressant de noter que plus de la moitié des répondants indiquent se rendre à vélo dans la zone piétonne pour leurs loisirs et leurs courses. Certains indiquent qu’ils se rendront moins au centre-ville en cas d’interdiction de circuler à vélo. Ou « J’habite au pétonnier, que dois-je faire ? », c’est ainsi qu’un Bruxellois indigné a répondu à l’enquête.
En concertation avec le conseil communal, le groupe local Avello/Fietsersbond a invité le bourgmestre et tous les échevins à une balade à vélo dans le Pentagone : une confrontation avec les différentes rues et carrefours où la sécurité des cyclistes est menacée ; pour tous les cyclistes, et certainement pour les deux-roues inexpérimentés et/ou plus jeunes.
Anaïs Maes, échevine de la Mobilité, et Didier Wauters, échevin de l’Économie, ont accepté l’invitation. Une date appropriée est encore en cours de recherche, notamment avec Frederik Ceulemans, échevin du Climat. Les sept autres membres du collège échevinal n’ont pas pu se déplacer ou n’ont pas répondu à l’invitation.
“Nous tenons à remercier les échevins Anaïs Maes, Didier Wauters et Frederik Ceulemans pour leur ouverture d’esprit. Nous regrettons toutefois l’attitude de leurs collègues. Nous espérons que les responsables politiques qui décident de la place des cyclistes dans la circulation se rendront compte par eux-mêmes de ce que représente la pratique du vélo dans le centre de la capitale. Seule la confrontation des prétendues alternatives à une Anspachlaan sans vélo permettra un véritable dialogue.”
Jaak De Cock, coordinateur du groupe local Avello/Fietsersbond 1000bruxsel
Plaidoyer pour une ville cyclable
Avello/Fietsersbond 1000bruxsel insiste toujours sur le fait que la circulation à vélo ne doit pas être interdite sur le Boulevard Anspach. Certes, un petit groupe de cyclistes et de trottinettes se comporte de manière antisociale. Mais sanctionner tous les cyclistes n’est pas une solution. Imaginez si nous appliquions ce principe à d’autres types d’usagers de la route. Plus d’automobilistes sur l’axe Anderlechtsepoort-Antwerpesepoort parce qu’ils enfreignent le règlement de la piste cyclable ?
Les cyclistes locaux réclament une approche ciblée des infractions, préventive et verbalisée. Et surtout, investissons dans une alternative de qualité et sûre pour l’avenue Anspach, afin que les cyclistes qui n’ont pas de destination sur le piétonnier puissent choisir cette alternative de leur plein gré (sans qu’une interdiction soit nécessaire).
“Interdire les vélos sur le Boulevard Anspach me ferait moins, voire plus, faire du vélo avec mes enfants”, selon deux répondants à l’enquête. Le cœur de parent du cycliste est brisé. Le Boulevard Anspach offre un environnement sûr et accessible aux enfants qui souhaitent se déplacer à vélo (avec ou sans surveillance parentale). L’interdiction des vélos dans le Boulevard Anspach compromet l’apprentissage et la progression vers la mobilité autonome.