Des cyclostrades à Bruxelles et en Wallonie

L’objectif du réseau de cyclostrades est non seulement d’augmenter la proportion de déplacements courts effectués à vélo, mais également de les rendre possible sur des distances plus importantes en assurant aux cyclistes une vitesse moyenne plus élevée.

Pour être performant, le réseau doit répondre à divers critères de qualité :

• la sécurité (le plus possible hors du trafic, bien éclairé, contrôle social fort…)
• le caractère direct (itinéraires rectilignes, arrêts minimes)
• la continuité (qualité constante, sans chaînons manquants).
• le confort (largeurs, revêtement, déclivité limitée, grands angles de braquage…)
• l‘attrait (forte visibilité, qualité de l’air…)
• l’intégration dans le domaine public (revalorisation de l’espace public, partage de l’espace en zone urbaine).

Si chaque région gère le développement de son propre réseau, c’est un balisage unique qui a été adopté afin de signaler les cyclostrades : un triangle bleu contenant la mention « C » (cyclostrade) ou « F » (fietssnelweg) et le numéro de l’itinéraire.

Le réseau en région bruxelloise

En région bruxelloise, 15 itinéraires ont été identifiés dans une étude de 2012 en raison de leur potentiel (anciennement sous le nom « RER-vélo ») : ils permettent de circuler à l’intérieur de la région, mais aussi d’assurer la liaison avec la périphérie proche en se raccordant au réseau flamand de fietssnelwegen.

L’agence Werkvennootschap est chargée de travailler sur une série de liaisons cyclables entre Bruxelles et la Flandre : Quatre Bras de Tervueren, liaison Haren-Vilvorde, le long de la E411 et de la E40…

À l’intérieur de Bruxelles, le réseau emprunte régulièrement des voiries existantes, qui font l’objet de réaménagement afin d’intégrer des infrastructures cyclables : petite et moyenne ceintures, route du canal, rue de la Loi, boulevard de la Woluwe…).

Certaines cyclostrades se calquent sur le tracé des voies de chemin de fer : elles sont construites sur leurs talus lorsque c’est possible, mais doivent parfois emprunter aussi des voiries existantes (voiries à équiper de pistes cyclables, ou voiries de quartier réaménagées en zone cyclable). Ces projets sont principalement pilotés et financés par Beliris.

Le réseau en Wallonie

Cinq cyclostrades sont retenues pour relier Bruxelles à la Wallonie (via le réseau flamand) :

Une première liaison existe d’ores et déjà : il s’agit du canal Bruxelles-Charleroi. Deux autres cyclostrades, financées dans le cadre du plan de relance européen (13,7 millions €) sont en cours de réalisation d’ici 2026 : celle le long de la N4/E411 et celle le long de la N275 (chaussée de la Hulpe), dont un premier tronçon de 2 km a été inauguré en 2023. La liaison le long de la N5 (chaussée de Waterloo) est elle à l’étude.

Une dernière liaison fait aussi l’objet de travaux le long de la ligne ferroviaire L124, avec une large piste cyclable sur quelques kilomètres entre Braine-l’Alleud et Waterloo. On regrettera évidemment que la ligne ferroviaire L161 Ottignies-Bruxelles, le long de laquelle Avello avait pourtant préconisé un axe cyclable idéal (ligne droite, pas de pentes, pas de voitures), ne soit désormais plus disponible pour un tel tracé, en dépit des travaux du RER.

Dans le Brabant wallon, deux cyclostrades sont prévues : une dans la vallée de la Dyle, entre les gares de Court-St-Étienne et Wavre, et une sur la N4 depuis Louvain-la-Neuve vers Namur.

En province de Liège, plusieurs projets sont en cours :

• La Vesdrienne : entre Verviers et Liège
• Le RAVeL des Sources : entre Spa et Pépinster
• « Corridors » de Liège vers périphérie (8 dont 4 avancent) :
  • La Meuse à vélo, via la N90 à Liège
  • La liaison vers le Sart-Tilman
  • La liaison vers Liège-Airport
  • La liaison Ans – Guillemins – Vennes

Pour la province de Namur, la connexion entre les gares de Namur et Jambes a été retenue, ainsi que la liaison cyclable Namur-Gembloux via la N4/N904.

Pour la province de Luxembourg, ce sera la liaison internationale Arlon–Luxembourg. Dans la province du Hainaut, la réflexion est en cours, mais on relève déjà un projet de « ring cyclable » pour Charleroi : d’une longueur totale de 23 km, il desservira différents points d’intérêts (musées, maisons communales…).

Si ces projets cyclables vont permettre de réaliser un véritable « saut qualitatif » en matière d’aménagement, on restera assez loin des cyclostrades telles qu’on en retrouve aux Pays-Bas.