Le vélo, c’est la santé… même dans une ville polluée !

Le vélo, c’est la santé… même dans une ville polluée !

24 octobre 2016 · Florine Cuignet

PHOTO: Y.DE BONTE

Le vélo, c’est bon pour la santé. Mais qu’en est-il dans une ville polluée ? À partir de quand les bénéfices « santé » du vélo sont-ils annulés par la pollution de l’air ? C’est précisément ce qu’a tenté de déterminer une étude, aux conclusions rassurantes : il faudrait pédaler quotidiennement pendant 8 heures à Bruxelles et 14 heures à Liège ou Charleroi avant d’atteindre le « point d’inflexion » ! 

De nombreuses études l’ont déjà prouvé : la pratique régulière d’une activité physique, notamment le vélo, est bénéfique pour la santé. Mais on sait également que lors d’une activité physique, le volume d’air aspiré est plus important, ce qui n’est pas sans impact sur l’inhalation de particules fines.

Des chercheurs de l’université de Cambridge se sont donc attelés à déterminer, en fonction du niveau de pollution (concentration en particules fines PM2,5), le moment à partir duquel les impacts négatifs de la pollution de l’air annulent les bénéfices liés à la pratique régulière du vélo (le « point d’inflexion »).

Activité physique : des bénéfices santé avérés

Leur conclusion : à de très rares exceptions, les bénéfices santé dépassent très largement les impacts d’une mauvaise qualité de l’air. Même dans une ville extrêmement polluée comme Delhi, il faudrait pédaler une demi-heure quotidiennement pour annuler le bénéfice santé, et une heure avant d’observer un impact négatif sur la santé.

 

Ville

Concentration en PM 2.5 1

Point d’inflexion
(minutes/ Jour)

Delhi 122 30
Shanghai 52 90
Mexico City 20 480
Bruxelles 18 480
Paris 18 480
Londres 15 855
Charleroi 15 855
Liège 15 855
New York 9 960

 

Attention cependant : cette étude se base sur une pratique régulière du vélo et sur les chiffres de concentration moyenne de particules fines. Ces résultats ne peuvent pas s’appliquer pour déterminer l’impact sanitaire en cas de pic de pollution, ni pour un trajet occasionnel à vélo, par exemple.

« On ne remet pas en cause le fait que la pollution de l’air tue, précise encore James Woodcock, l’un des auteurs de l’étude. Mais cela se produit même lorsque vous êtes assis à la maison. Ce que nous mettons en évidence, c’est que pratiquer une activité physique, même dans des villes polluées, peut réduire le risque. » Et ça, c’est bon à savoir !

1. Concentration exprimée en μg/m3. Données fournies par l’OMS. Pour la Belgique, les données disponibles datent de 2013.


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