La SNCB bien classée dans un rapport européen pour le transport des vélos. Mais des améliorations sont attendues pour le reste !
10 juin 2025 · Luc Goffinet
Selon le rapport « Cyclist Love Trains » publié aujourd’hui par la Fédération européenne des cyclistes (ECF), la SNCB se classe en tête (ex-aequo avec les CFF Suisse) pour le transport des vélos dans les trains. C’est un excellent point, mais l’intermodalité train/vélo ne se résume pas à l’embarquement de vélos dans les trains. Des efforts sont toujours attendus du côté de l’accessibilité des quais et des gares, du stationnement vélo sécurisé et de la disponibilité de vélos partagés dans les gares d’arrivée…
La SNCB transporte de plus en plus de vélos
Tout d’abord, Avello et le Fietsersbond saluent les progrès réalisés par la SNCB en matière de nombre de vélos transportés. Selon la compagnie elle-même, on serait proche des 500.000 vélos transportés par an. Ce chiffre a quasiment doublé par rapport à 2019.
Pour y arriver, les trains récemment commandés par la SNCB disposent d’au moins 8 places vélos, conformément à une loi entrée en vigueur en Belgique cette année. Une loi qui se révèle plus ambitieuse que la réglementation européenne (imposant elle un minimum de quatre emplacements). La SNCB veille également à ce que la rénovation des trains existants assure au moins 4 places vélos.
Dans ce domaine, les associations cyclistes saluent aussi l’annonce de l’emplacement des compartiments vélos dans les trains (via l’app et le site SNCB, l’application web BikeOnTrain, des annonces sonores et les afficheurs sur certains quais). Tout ceci constitue un réel progrès pour les cyclistes qui voyagent avec leur vélo.
Mais encore loin d’une combinaison vélo/train optimale
Même si le transport des vélos dans les trains s’est amélioré, il faut encore arriver sur les quais. Or l’accessibilité de ceux-ci reste problématique dans de nombreuses gares. En l’absence d’ascenseurs, une goulotte vélo dans les escaliers peut dépanner certains cyclistes. Mais l’approbation d’un nouveau modèle de goulotte, traînant depuis plus de quatre ans, entrave considérablement l’équipement de tous les escaliers existants…
D’un autre côté, les cyclistes attendent que l’on avance aussi sur d’autres points cruciaux tels que les parkings vélos sécurisés. Bien que le contrat de service public de la SNCB impose d’ici 2032 l’installation d’un stationnement vélo à contrôle d’accès dans les 100 plus grandes gares du pays, le timing de cette opération reste pour l’instant très vague. De plus, cela ne suffit pas : des solutions adaptées de parking sécurisé doivent être proposées à terme dans toutes les gares belges.
Enfin, du côté de l’offre de vélos en libre-service, dans le sud du pays seules cinq gares (Namur, Mons, Liège, Libramont et Wavre) sont dotées d’un service de location « Blue Bike ». C’est peu par rapport à la Flandre, qui compte plus de 90 stations équipées.
En conclusion, Avello et le Fietsersbond reconnaissent les progrès réalisés en matière de transport de vélo en Belgique, et saluent la première place de la SNCB au niveau européen. Mais les associations souhaitent que l’on s’attaque aussi aux autres aspects importants d’une combinaison vélo/train optimale, tels que le stationnement sécurisé, l’accessibilité des gares et des quais et les vélos partagés en gare d’arrivée.
Le rapport « Cyclists love trains » de la Fédération européenne des cyclistes (ECF) évalue les compagnies ferroviaires européennes en matière de transport de vélo uniquement. Ce classement est établi en fonction du nombre de places vélo disponibles dans les trains, de la facilité à se procurer un billet vélo, de la clarté des informations préalables à l’embarquement (emplacements vélo, accessibilité du train, etc), et de la présence de vélos partagés en gare. Ce rapport en est à sa seconde édition, la première remontant à 2021.